Quand le Saci est au rendez-vous !

Linogravure, huile sur toile, ou bien encore gravure à pointes sèches sont ses supports de prédilection donnant à voir des couleurs vives et pétillantes : voilà la riche palette de techniques utilisées par Rosa Maria Guimarães. Née en pleine nature aux abords d’une forêt brésilienne au Nord de Rio, cette artiste aujourd’hui complète n’était pourtant pas destinée aux arts. Ce sont d’abord des études de biologie qu’elle a suivies, au détriment de la volonté de ses parents qui la souhaitaient institutrice. « Beaucoup de choses se perdent car on ne se rend pas (toujours) compte du divin (de ses choix)», affirme-t-elle tandis qu’elle choisit un chemin, le sien, (celui d’artiste) semé d’embûches mais tellement gratifiant !

En effet, depuis toute petite et au travers de différents contes brésiliens, Rosa Maria Guimarães est en fin de compte « prédestinée » à ce qu’elle fait de mieux aujourd’hui : faire rêver et voyager les gens grâce à ses créations, au travers d’œuvres pleines de symboles et de poésie. C’est ce que les élèves de terminale HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) de l’établissement Jeanne d’Arc ont pu découvrir avec leur professeure, lors de leur rencontre avec Rosa Maria et de ses œuvres, le Vendredi 31 mars dernier.

 

La tête dans les étoiles lorsqu’elle dessine…

La tête dans les étoiles, lorsqu’elle dessine, imagine, et crée. C’est ainsi que l’artiste a su attirer le regard des élèves au plus profond de son art et ce, au travers d’œuvres personnelles et représentatives de son vécu.

De cette œuvre diversifiée se détache un étrange personnage récurrent. Nommé au Brésil le Saci pererê, il est souvent représenté dans les linogravures de l’artiste. Ce personnage folklorique se retrouve dans de nombreux récits enfantins, notamment brésiliens, mais aussi en Europe, dans les contes de Grimm. De par ses vertus, il protège la forêt, et joue avec les enfants. Il apparait aussi tel un esprit dans les tourbillons de feuilles provoqués par le vent. Pour Rosa Maria Guimarães, cette créature merveilleuse, originaire du Brésil, n’est pas sans rappeler les lutins et farfadets peuplant nos forêts. Cette dernière est présente depuis son enfance et participe même à son émancipation personnelle. Elle considère ainsi que le Saci est un porte-bonheur, représentatif de son passé et qui la suit dans son parcours de femme et d’artiste.

L’art laisse une trace

De même, dans les œuvres de Rosa Maria Guimarães, l’imagination et la sensibilité se ressentent à travers ses tableaux artistiques et poétiques. Pour la peintre, lorsque lui est posée la question de son engagement, elle précise que les œuvres n’ont pas forcément un motif dénonciateur à proprement parler car, selon elle, l’art est, par l’acte même de création, une forme d’engagement. En effet, dans ses tableaux et poèmes, Rosa Maria ne parle pas directement d’elle, même si l’âme féminine, pour elle, y est naturellement inscrite. Elle la caractérise d’ailleurs de « divine, mystérieuse et (de) forte ». C’est ainsi que la figure féminine, représentée dans de nombreux tableaux, montre un certain engagement, qualifié d’ « involontaire » mais présent en chacun d’eux.

Ainsi, cette exposition a-t-elle permis un beau moment d’échange avec Rosa Maria Guimarães, une artiste qui rêve d’un monde meilleur au travers de son art. « On est tous différents, à chaque période de nos vies » dit-elle. « Chez les êtres humains, l’art est présent même s’il ne s’est pas encore développé (dans la vie de ses derniers) ». De même, l’être humain et sa créativité sont en constante évolution. Or, pour vivre pleinement, nous devons nous écouter et faire ce qu’il nous plaît et qui nous anime au fond de notre cœur (une passion, une occupation, un centre d’intérêt). A travers ses propos, nous avons ressenti cet encouragement à faire de même, à dépasser la réalité qui nous entoure en rêvant à notre tour.

Article réalisé par Marie Delon, Maëlys Ergo, Maya Sarrazin et Aëlia Michalet, élèves en Humanité Littérature et Philosophie .