Les 12 et 13 avril derniers, 34 élèves de terminale du Lycée Jeanne d’Arc ont participé à une sortie scolaire organisée par leurs professeurs d’espagnol. L’objectif était de se rendre sur les pas des 500 000 Républicains espagnols, contraints à l’exil pendant l’hiver 1939, après trois ans de guerre civile et la victoire du général Franco.
Cette sortie a permis aux élèves de se rendre sur les lieux précis évoqués dans le fim « Josep » qu’ils avaient vu au cinéma l’année précédente. Le groupe a d’abord découvert le Mémorial du Camp de Rivesaltes, où furent enfermés ceux qui ont été considérés au fil de l’histoire comme « indésirables » : non seulement les Républicains espagnols en 1939, mais aussi les populations juives durant la seconde guerre mondiale, ainsi que les Harkis après l’indépendance de l’Algérie en 1962. Par la suite, les élèves se sont rendus à Collioure pour y visiter son château. En effet, la forteresse servit de camp spécial d’internement où les autorités françaises enfermèrent et maltraitèrent les Républicains les plus engagés dont elle redoutait qu’ils diffusent leurs idées sur le sol français. Le lendemain, les adolescents ont enfin foulé les sentiers de « la Retirada », empruntés par ces vagues de Républicains et comme 1000 000 d’entre eux, le groupe a passé la frontière par le col des Balistres (Coll dels Belitres en catalan) en partant de Portbou, côté espagnol, pour arriver dans la première ville française, Cerbère. Avant de commencer la randonnée, le groupe a découvert l’histoire du philosophe allemand Walter Benjamin, retrouvé mort à Portbou, alors qu’il essayait de fuir le nazisme. Sur le chemin du retour, un dernier arrêt à Argelès-sur-Mer a permis de se rendre sur les lieux mêmes du camp de concentration où des milliers de Républicains, hommes, femmes enfants, furent parqués en 1939 et 1941 dans des conditions de vie inhumaines : sur la plage, derrière des barbelés, sans abri, sans eau potable et sans soins. Ces mêmes républicains, qui, pour certains d’entre eux, jouèrent ensuite un rôle actif dans la Résistance contribuant donc à la Libération de la France…
Deux jours intenses, parsemés de témoignages, d’histoires de famille, d’éclaircissements historiques et d’effroi face à ces sombres épisodes de l’histoire franco-espagnole. Les différents guides rencontrés ont expliqué et alerté : il faut connaître ce qui est arrivé… mais ne pas en rester au constat ; mieux connaître le passé, c’est se rendre capable de questionner le présent, c’est repousser les dérives xénophobes qui conduisent toujours l’humanité à sa perte.
Les enseignants et les élèves remercient chaleureusement le Comité de jumelage Millau-Sagunto ainsi que l’APEL pour leur soutien financier qui a permis de concrétiser ce projet.
le 31 mars 2023, dans les locaux de Pingpong le Toit à Millau, se tenait en collaboration avec Aporia Culture, le dernier jour de l’exposition consacrée à la BD Indignez-vous, en présence de son scénariste, Frédéric Debomy, avec qui nous avons pu nous entretenir pendant près de deux heures. Cette sortie nous a été proposée par nos professeurs dans le cadre des cours d’Humanités, Littérature et Philosophie du lycée Jeanne d’Arc et ce en lien avec le chapitre « Histoire et Violence ». Les planches de la bande dessinée étaient exposées en hommage au manifeste éponyme du résistant et philosophe Stéphane Hessel (1917-2013), ayant motivé de nombreux mouvements mondiaux en faveur des droit humains, les « Indignés ». Debomy, scénariste engagé d’une dizaine de bandes dessinées, oeuvrant notamment contre la dictature politique sévissant en Birmanie, a été sollicité pour la réalisation du projet par les Editions Indigènes, sous l’égide desquelles fut publiée en 2013 le fameux manifeste d’Hessel traduit en des dizaines de langues et vendu à travers le monde en plusieurs millions d’exemplaires. Sa proximité avec Hessel, ainsi que leur travail et engagement commun rendaient ce choix évident.
Une BD chargée d’Histoire
Cette bande dessinée fut un véritable challenge pour Debomy, puisque, comme il l’a précisé, ce « livre racontant l’histoire d’un livre » devait en 60 pages concilier la vie d’Hessel, sa relation au monde ainsi que l’origine des droits sociaux obtenus par la résistance en faveur de la dignité humaine. Précisons ici que ce projet est alors élaboré au moment de la montée de l’extrême droite, lors des élections présidentielles françaises pendant que certains droits acquis se voient mis en danger. Aussi , la nécessité de rappeler l’utilité de l’indignation tombait-elle sous le sens. Désireux que « le dessin ait une âme » sans être un simple « véhicule de narration », Debomy fait appel aux talents de Lorena Canottiere, dessinatrice italienne engagée ayant su restituer la vie d’Hessel, tout en veillant à « ne pas parler à la place de (l’homme) ». Lorena C. a en effet réussi à représenter à travers des dessins colorés et singuliers toute la violence rencontrée au cours de la vie du résistant sans pour autant l’expliciter, ne donnant pas l’impression de vouloir mettre en scène, tel un « spectacle ». Malgré la trame suggérée par les éditeurs, cette BD reste tout de même personnelle pour le scénariste, auquel le projet tenait particulièrement à coeur.
L’émotion à la croisée de plusieurs rencontres
De surcroît, cette bande dessinée nous a permis, via la plume et les mots de Debomy, lors de nos échanges, de rencontrer Stéphane Hessel, une figure majeure de la Résistance française et de la dignité humaine, mais surtout de connaître son histoire et celle de ce petit (grand) livre qui a marqué des années d' »indignation ». Debomy nous confie d’ailleurs durant l’entretien que la concrétisation de ce projet, au-delà du simple plaisir de créer une BD, lui a permis de « retrouver » Stéphane Hessel qu’il a personnellement connu comme un personnage attachant, sympathique et intelligent. Ainsi dit-il avoir voulu dans ce projet de BD « faire le portrait d’un homme et de sa relation au monde ». Partageant une indignation commune face au non-respect de la dignité humaine, les deux hommes ont notamment travaillé ensemble sur des projets autour de la siuation birmane. Debomy évoque aussi son admiration pour l’humaniste et explique avoir pris soin avec les éditeurs de rendre compte du personnage qu’il était : un homme humble, engagé, fidèle à lui-même, à ses convictions et à son esprit critique.
C’est donc en découvrant le travail de Frédéric Debomy lors de cette exposition que nous avons pu noter son humilité et son engagement affirmé pour la protection des droits humains. Notons de même le travail graphique original de Lorena Canottiere qui a su représenter l’impact que le manifeste Indignez-vous a pu avoir à travers le monde. Enfin, nous tenons à souligner l’importance de l’indignation dans notre société actuelle, alors que certains droits touchant à la question de la dignité humaine sont remis en cause.
« [C]es raisons sont nées moins d’une émotion que d’une volonté d’engagement » écrit Stéphane Hessel (Indignez-vous,2011). Ainsi, l’exposition « Indignez-vous » sonne-t-elle comme une invitation, pour nous lycéens, à découvrir la pensée d’Hessel, son engagement passionné dans le monde politique mais aussi à rester éveillé dans une monde aux profondes mutations qui ne cesse de s’accélérer et où les motifs d »indignations », notamment pour la jeunesse actuelle (mais pas que!) ne manquent pas.
Article réalisé par Thalia Favre et Lisa Villaret, Terminale HLP (Humanités, Littérature, Philosophie), Lycée Jeanne d’Arc.
Linogravure, huile sur toile, ou bien encore gravure à pointes sèches sont ses supports de prédilection donnant à voir des couleurs vives et pétillantes : voilà la riche palette de techniques utilisées par Rosa Maria Guimarães. Née en pleine nature aux abords d’une forêt brésilienne au Nord de Rio, cette artiste aujourd’hui complète n’était pourtant pas destinée aux arts. Ce sont d’abord des études de biologie qu’elle a suivies, au détriment de la volonté de ses parents qui la souhaitaient institutrice. « Beaucoup de choses se perdent car on ne se rend pas (toujours) compte du divin (de ses choix)», affirme-t-elle tandis qu’elle choisit un chemin, le sien, (celui d’artiste) semé d’embûches mais tellement gratifiant !
En effet, depuis toute petite et au travers de différents contes brésiliens, Rosa Maria Guimarães est en fin de compte « prédestinée » à ce qu’elle fait de mieux aujourd’hui : faire rêver et voyager les gens grâce à ses créations, au travers d’œuvres pleines de symboles et de poésie. C’est ce que les élèves de terminale HLP (Humanités, Littérature et Philosophie) de l’établissement Jeanne d’Arc ont pu découvrir avec leur professeure, lors de leur rencontre avec Rosa Maria et de ses œuvres, le Vendredi 31 mars dernier.
La tête dans les étoiles lorsqu’elle dessine…
La tête dans les étoiles, lorsqu’elle dessine, imagine, et crée. C’est ainsi que l’artiste a su attirer le regard des élèves au plus profond de son art et ce, au travers d’œuvres personnelles et représentatives de son vécu.
De cette œuvre diversifiée se détache un étrange personnage récurrent. Nommé au Brésil le Saci pererê, il est souvent représenté dans les linogravures de l’artiste. Ce personnage folklorique se retrouve dans de nombreux récits enfantins, notamment brésiliens, mais aussi en Europe, dans les contes de Grimm. De par ses vertus, il protège la forêt, et joue avec les enfants. Il apparait aussi tel un esprit dans les tourbillons de feuilles provoqués par le vent. Pour Rosa Maria Guimarães, cette créature merveilleuse, originaire du Brésil, n’est pas sans rappeler les lutins et farfadets peuplant nos forêts. Cette dernière est présente depuis son enfance et participe même à son émancipation personnelle. Elle considère ainsi que le Saci est un porte-bonheur, représentatif de son passé et qui la suit dans son parcours de femme et d’artiste.
L’art laisse une trace
De même, dans les œuvres de Rosa Maria Guimarães, l’imagination et la sensibilité se ressentent à travers ses tableaux artistiques et poétiques. Pour la peintre, lorsque lui est posée la question de son engagement, elle précise que les œuvres n’ont pas forcément un motif dénonciateur à proprement parler car, selon elle, l’art est, par l’acte même de création, une forme d’engagement. En effet, dans ses tableaux et poèmes, Rosa Maria ne parle pas directement d’elle, même si l’âme féminine, pour elle, y est naturellement inscrite. Elle la caractérise d’ailleurs de « divine, mystérieuse et (de) forte ». C’est ainsi que la figure féminine, représentée dans de nombreux tableaux, montre un certain engagement, qualifié d’ « involontaire » mais présent en chacun d’eux.
Ainsi, cette exposition a-t-elle permis un beau moment d’échange avec Rosa Maria Guimarães, une artiste qui rêve d’un monde meilleur au travers de son art. « On est tous différents, à chaque période de nos vies » dit-elle. « Chez les êtres humains, l’art est présent même s’il ne s’est pas encore développé (dans la vie de ses derniers) ». De même, l’être humain et sa créativité sont en constante évolution. Or, pour vivre pleinement, nous devons nous écouter et faire ce qu’il nous plaît et qui nous anime au fond de notre cœur (une passion, une occupation, un centre d’intérêt). A travers ses propos, nous avons ressenti cet encouragement à faire de même, à dépasser la réalité qui nous entoure en rêvant à notre tour.
Article réalisé par Marie Delon, Maëlys Ergo, Maya Sarrazin et Aëlia Michalet, élèves en Humanité Littérature et Philosophie .
L’établissement scolaire Jeanne d’Arc est sous la tutelle des Sœurs de Saint-Joseph. A l’occasion de la fête de Saint Joseph, l’ensemble des élèves de 4èmes et de 3èmes ont vécu les 16 et 17 mars derniers un temps de réflexion sur le thème de « La main tendue« .
Dans un premier temps, ils ont réfléchi et échangé en classe sur l’attention que l’on peut porter à l’Autre.
Dans un second temps, ils ont reçu des bénévoles venus témoigner de leurs actions dans des associations caritatives locales (Restos du Cœurs, Secours Populaire, ONG Codegaz), des professionnels venus expliquer leur métier qui consiste à apporter aide et soutien aux personnes en difficultés (Trait d’union, assistant social agricole) et une famille venue leur parler de leur choix d’adopter des enfants en situation de handicap.
Ils ont également posé un geste d’entraide en apportant un produit d’hygiène récolté au bénéfice du Secours Populaire.
Ce même jour, une centaine d’élèves a participé à la messe de la Saint Joseph animée par le Père Manoj.
La semaine s’est également achevée par l’opération « bol de riz » qui permet chaque année de récolter des fonds pour l’association Ti’Moun (aide à la scolarisation d’enfants en Haïti) et d’autres associations caritatives locales.
Pour soutenir et accompagner les lycéens qui envisagent les études de santé après le baccalauréat, le lycée Jeanne d’Arc a établi a un partenariat avec les cours DUCOS : pour les élèves de première et de terminale qui le souhaitent, il s’agit de se préparer à la première année d’étude supérieure et au concours PASS/L.AS en rejoignant gratuitement une séance de 3h de cours en ligne chaque mercredi après-midi de janvier à fin mai.
Ces élèves acquièrent ainsi une vue d’ensemble mais précise du programme des cours de 1ère année de préparation au concours et s’initient à la spécificité des QCM.
En deux ans, les élèves peuvent acquérir des méthodes et des réflexes de travail.
Ils peuvent se familiariser avec les notions indispensables à la compréhension des cours et commencer à appréhender le vocabulaire médical. l’occasion de prendre une avance significative sur les autres étudiants n’ayant pas suivi cette préparation.
Consultez le lien pour plus d’informations : Cours DUCLOS